Choix personnel mené par le couple parental, l’allaitement reste une expérience unique pour chaque mère et chaque bébé. Après une période d’allaitement, le sevrage du sein constitue un passage obligé qui s’avère plus ou moins facile à mener. Avec une bonne préparation et du soutien, la dyade mère-enfant peut envisager un sevrage de l’allaitement serein et réussi.
Pour que la transition soit la plus douce possible, notamment émotionnellement, l’aide d’un partenaire ou d’un proche reste cruciale. Il est également utile de connaître les étapes clés de la préparation au sevrage, et de profiter de nombreux conseils pour définir quand et comment sevrer son bébé du sein.
On parle de sevrage lorsque la mère arrête d’allaiter son enfant au sein et/ou de lui proposer du lait maternel au biberon. Ce processus s’accompagne généralement d’une diversification des sources alimentaires, avec par exemple un passage au lait maternisé ou aux produits laitiers solides.
Il faut savoir que le sevrage du sein se produit souvent du fait de la mère qui souhaite ou doit arrêter d’allaiter. Mais le bébé peut aussi induire lui-même un sevrage, en particulier s’il a atteint un certain âge et ne veut plus téter au sein.
Du point de vue de la mère, le sevrage se manifeste par une diminution progressive de la production de lait maternel. Lors de la succion du sein par bébé, l’organisme maternel produit de la prolactine(1). Cette hormone libérée par l’hypophyse est responsable de la montée de lait qui survient après la naissance. Elle participe à développer les glandes mammaires, à stimuler la synthèse de lait maternel et à renforcer le réflexe d’éjection. Lorsque bébé tète moins, la synthèse de prolactine diminue, et la production de lait avec elle.
Du point de vue du bébé, le sevrage de l’allaitement engendre de nouvelles situations puisque le nourrisson ou l’enfant va devoir apprendre à boire au biberon ou au gobelet, à consommer du lait infantile et éventuellement d’autres aliments liquides ou solides. Tout ceci engendre à la fois un impact physique, notamment sur le transit, et émotionnel, puisque le lien intime créé par l’allaitement se trouve bouleversé.
Les raisons qui poussent une mère au sevrage de l’allaitement sont très variées. Certaines résultent d’une décision, tandis que d’autres sont induites par les circonstances.
Environ un cinquième des femmes qui arrêtent d’allaiter après 6 semaines(2) le font à cause de la reprise du travail ou de leurs études, ce moment coïncidant généralement avec la fin du congé maternité. En effet, il peut être difficile de poursuivre l’allaitement exclusif dans ces conditions.
Parmi les principales raisons qui contraignent les femmes à abandonner l’allaitement, la fatigue occasionnée par cette pratique(2) revient régulièrement, ainsi que les contraintes que cela induit (disponibilité physique et mentale, habillement qui facilite la tétée, recherche d’endroits où allaiter à l’extérieur, possibles fuites de lait dans la journée, etc.).
Si certaines mères sont forcées de pratiquer un sevrage du sein plus tôt qu’elles ne le désiraient, ce peut être à cause de problèmes de santé(3), tant du côté maternel que du côté de bébé. Un nourrisson qui ne prend pas assez de poids, une lactation difficile, un traitement médicamenteux de la mère pour soigner une maladie peuvent occasionner un sevrage rapide avec un relais pris par le lait maternisé.
Vers 4 à 6 mois, la plupart des nourrissons débutent la diversification alimentaire. L’ajout d’aliments solides à l’alimentation occasionne une moindre prise du sein, et une consommation progressivement dégressive de lait maternel. Ce sevrage peut être partiel (l’allaitement continue à assurer les besoins en lait de bébé) ou total (bébé boit alors du lait infantile ou consomme des produits laitiers solides).
Alors que près de la moitié des douleurs causées par l’allaitement sont résolues par une prise en charge adaptée(4) comprenant la correction de la position et l’application de compresses, les mères qui souffrent lorsqu’elles donnent le sein restent enclines à pratiquer un sevrage rapide. Les crevasses la candidose, les mastites peuvent transformer les tétées en calvaire. Pour son bien et celui de l’enfant, la mère préfère alors passer au lait infantile et abandonner l’allaitement, méconnaissant les autres possibilités d’action pour résoudre cette problématique.
Certaines mères n’apprécient pas forcément l’allaitement, et souhaitent y mettre un terme à un moment donné. D’autres se fixent un délai (par exemple jusqu’aux 6 mois de bébé) avant de pratiquer le sevrage, d’autres encore sont gênées par le fait d’allaiter un enfant qui parle ou se déplace. Lorsque le sevrage du sein résulte d’une décision personnelle, il est généralement plus facile à conduire que lorsque d’autres évènements l’imposent.
Les difficultés de maintenir un allaitement exclusif lors d’une hospitalisation de bébé ou de la mère sont nombreuses. Outre le manque d’intimité et les intrusions dans la chambre qui perturbent le respect du rythme de bébé, il faut aussi prendre en compte les pratiques des professionnels qui proposent parfois une tétine ou un biberon au bébé sans l’accord parental. Ce seul comportement peut compromettre la poursuite de l’allaitement.
55% des mères de nourrissons hospitalisés(5) de cette étude ont ainsi connu une baisse de lactation au cours de la période passée à l’hôpital. 26% d’entre elles ont été contraintes d’adopter un allaitement mixte à leur retour à la maison.
En cas de sevrage à cause d’une prise de médicaments incompatibles avec l’allaitement, il est possible de redonner le sein à bébé à la fin du traitement.
Bien que le sevrage puisse soulager une mère fatiguée, qui a des douleurs ou qui se sent contrainte par l’allaitement, ce n’est pas forcément la solution miraculeuse qui va résoudre les problèmes rencontrés. Il faut donc se poser quelques questions avant d’entamer le processus de sevrage de l’allaitement.
En sachant combien l’arrêt de l’allaitement peut être difficile à vivre pour certaines mères, il est vital que cette décision soit prise avec assez de recul, et surtout, avec l’accord total de la mère. En effet, d’après cette étude(6), les professionnels du secteur médical ne fournissent pas toujours assez de soutien aux mères qui souhaitent allaiter et rencontrent des problèmes, allant jusqu’à encourager des pratiques contraires à l’allaitement.
Or, une mère qui aimerait allaiter devrait pouvoir le faire, car l’allaitement reste la meilleure façon de nourrir son enfant dans la plupart des cas. Le partenaire peut servir de garde-fou contre les remarques négatives de l’entourage sur l’allaitement. L’aide psychologique ou physique d’une conseillère en lactation va aussi permettre de poursuivre l’allaitement malgré les difficultés.
Beaucoup de bébés, allaités ou non, se réveillent durant la nuit. Comme le montrent les résultats de cette étude(7), les bébés qui ont entre 6 et 12 mois ne se réveillent pas moins dans la période nocturne lorsqu’ils sont nourris au lait infantile que lorsqu’ils sont allaités, bien qu’ils se nourrissent moins la nuit.
Si le sevrage de l’allaitement a pour but d’induire des nuits plus faciles, les parents devraient donc bien considérer ce point. L’allaitement est en effet susceptible d’améliorer l’endormissement des bébés la nuit, même après un réveil, grâce aux nucléotides présents dans le lait maternel(8). Avant d’opter pour un sevrage nocturne de l’allaitement, d’autres options sont à considérer (vérifier que bébé n’a pas de coliques, instaurer un rituel d’endormissement, miser sur l’aromathérapie, proposer un doudou à l’enfant, etc.).
Il peut arriver qu’une mère décide de sevrer son bébé en réaction à une problématique pour laquelle elle ne trouve pas d’autre solution. Le partenaire ou le professionnel de santé devrait alors la renseigner sur différentes possibilités autres que le sevrage forcé :
– l’introduction d’aliments solides tels que compotes et purées si bébé semble avoir très faim ;
– la substitution de certaines tétées seulement par des produits laitiers solides (fromage blanc, yaourt, fromage selon l’âge de bébé) si la mère est fatiguée par l’allaitement ;
– l’expression du lait à la main ou au tire-lait afin de nourrir bébé au biberon ou au gobelet, de façon provisoire ou sur le long terme ;
– l’allaitement mixte avec un ajout de biberons de lait maternisé afin de soulager la mère ou de lui permettre de s’absenter sur des durées plus longues ;
– la modification de la position d’allaitement pour traiter une mastite(9), qui n’empêche généralement pas d’allaiter.
Le moment choisi pour initier un sevrage du sein n’est pas forcément celui qui convient à tout le monde. On définit trois principaux moments de sevrage de l’allaitement, relatifs aux circonstances qui accompagnent cette décision.
Le sevrage naturel initié par bébé consiste en la réduction progressive des tétées du fait de l’enfant lui-même. Les prises du sein vont se faire peu à peu plus espacées, moins longues, jusqu’à disparaître totalement. Ce processus se déroule en parallèle de l’introduction des aliments solides. Bébé devient plus intéressé par ce qui l’entoure, ce qui réduit les tétées « câlin ». Il consomme davantage d’aliments consistants, et son appétit est donc comblé par la nourriture solide.
Lorsque c’est la mère qui décide du sevrage de l’allaitement, il est important qu’elle choisisse la période la plus facile pour bébé, dans la mesure du possible. Il faut par exemple éviter de débuter un sevrage de l’allaitement lorsque :
– bébé est fatigué, fait ses dents ou vient de recevoir des vaccins ;
– bébé doit s’adapter à un changement d’envergure (nouvelle nounou, adaptation en crèche, déménagement, arrivée d’un petit frère : il vaut mieux planifier le sevrage en amont) ;
– bébé est malade (le lait maternel lui apporte des anticorps et la tétée le réconforte) ;
– la mère est malade (car bébé profite de ses anticorps pour ne pas attraper la maladie) ;
– bébé connaît un pic de croissance ;
– la mère est fragile émotionnellement (l’ocytocine libérée lors de l’allaitement(10) aide à dépasser les périodes dépressives).
Un sevrage planifié permet de prévoir une diminution progressive des tétées, ce qui est plus facile à vivre pour la mère et le bébé qu’un sevrage dans l’urgence. Il peut donc être envisagé quand la mère commence à être très fatiguée, que bébé ne prend plus assez de poids ou que les contraintes de l’allaitement semblent trop importantes.
Si la mère souhaite continuer à allaiter, mais qu’elle est très fatiguée par les nuits entrecoupées, elle envisage parfois le sevrage nocturne. Cela signifie que bébé ne prend plus de tétées la nuit, mais qu’il continue à être allaité en journée. Avec l’aide d’un partenaire ou d’un proche pour prendre le relais, il est effectivement possible d’apprendre à bébé à se rendormir seul, sans le sein. La mère peut ainsi se reposer sans avoir besoin de se lever pour donner la tétée.
Néanmoins, il n’est pas toujours facile d’effectuer un sevrage nocturne de l’allaitement dans la mesure où le sein constitue un objet transitionnel pour l’enfant : il lui permet de se rendormir facilement et le rassure. Plusieurs techniques peuvent conduire vers le sevrage nocturne :
– donner un doudou ou un vêtement avec l’odeur maternel à bébé ;
– mettre en place des rituels d’endormissement qui n’incluent pas la tétée ;
– mettre bébé dans son lit dès qu’il commence à s’endormir au sein ;
– proposer un biberon d’eau si bébé semble avoir soif la nuit ;
– demander au père ou à un tiers de s’occuper de l’enfant la nuit, pour qu’il ne sente pas l’odeur du lait maternel.
En cas de difficultés à sevrer bébé la nuit, les mères devraient solliciter l’aide d’un professionnel tel qu’une sage-femme, une consultante en lactation ou une puéricultrice.
C’est le moins confortable des sevrages d’allaitement. Il intervient dans des cas particuliers, qui nécessitent l’abandon rapide de l’allaitement.
Le premier cas concerne la prise de médicaments incompatibles avec l’allaitement par la mère. Les traitements proscrits pendant l’allaitement et ne pouvant absolument pas être interrompus ou remplacés sont rares mais ils existent. Le risque de toxicité(11) des substances pour le nourrisson dépend de sa propre fragilité, de la durée du traitement et de la combinaison éventuelle de médicaments pris par la mère. Il faut par exemple penser aux antidouleurs puissants à base de codéine, au lithium prescrit contre les troubles bipolaires, aux antidépresseurs et anxiolytiques prescrits dans le cadre de troubles psychiques, aux chimiothérapies et aux antibiotiques. Le rapport bénéfice/risque de l’arrêt de l’allaitement ou du traitement doit toujours être évalué avec soin par le corps médical.
Le second cas concerne une séparation imprévue et subite de la mère et de son bébé. Une hospitalisation par suite d’un accident ou d’une maladie du nourrisson peut conduire au sevrage immédiat du sein. Un burn-out parental ou une dépression du post-partum pourraient également nécessiter un sevrage rapide, afin de permettre à la mère de se reposer.
Enfin, certaines infections qui touchent la mère et se transmettent via l’allaitement comme l’herpès ou le VIH (sauf en cas de traitement adapté(12)) induisent un sevrage d’urgence, afin que bébé ne soit pas atteint par la maladie. Un cancer du sein peut aussi induire un arrêt de l’allaitement pour que la mère puisse commencer une radiothérapie.
L’OMS rappelle que l’allaitement exclusif remplit tous les besoins du nourrisson jusqu’à ses 6 mois. Ensuite, le lait maternel constitue un aliment qualitatif de premier ordre jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Lorsqu’il n’est pas possible ou souhaité de continuer à allaiter, la question se pose de savoir quels aliments lui proposer pour que tous ses besoins soient bien couverts.
Un nourrisson n’a besoin de rien d’autre que du lait avant ses 6 mois. Si le sevrage de l’allaitement a lieu au cours de cette période, le lait maternel est alors remplacé par du lait maternisé. Il existe différentes marques et différentes formules, adaptées aux besoins spécifiques des nourrissons. Il peut être nécessaire de tester deux ou trois laits infantiles avant de trouver celui qui sera le mieux toléré par l’enfant.
Les nourrissons allaités moins de 4 mois sont plus susceptibles de recevoir des aliments solides avant leurs 6 mois, comme le témoigne cette étude(13) réalisée sur presque 1500 bébés américains. Pourtant, l’OMS ne recommande l’introduction d’aliments solides qu’à partir de 6 mois. Il faut toutefois admettre que les conseils en matière de timing pour la diversification alimentaire varient d’une époque à une autre, et même d’une culture à une autre.
Chez les bébés à haut risque allergique, par exemple, dont on reportait l’introduction d’aliments allergènes le plus tard possible, il est désormais préconisé d’introduire lesdits aliments entre 4 et 6 mois(14), notamment pour prévenir l’allergie aux œufs. En cas d’introduction d’aliments solides avant 6 mois, il est recommandé de solliciter l’avis d’un médecin, d’un pédiatre ou d’un professionnel de santé spécialisé.
Lorsque le moment de la diversification alimentaire arrive, le bébé va progressivement goûter à de nouveaux aliments solides, sous forme de purée ou de compote puis de morceaux. D’après l’organisme d’assurance maladie français, les familles d’aliments peuvent être introduites dans n’importe quel ordre(15), en respectant cependant les quantités indiquées pour chaque âge.
Voici les familles d’aliments que l’enfant de 6 mois et plus va peu à peu consommer à la place du lait maternel : les légumes, les fruits, les féculents, les produits laitiers solides, les légumineuses, la viande, le poisson, les œufs, les matières grasses.
Attention, cela ne signifie pas qu’un bébé de 12 mois qui prend des repas complets n’a plus besoin de lait ! Le lait maternel doit être remplacé par du lait infantile 2ème âge ou de croissance, puis par du lait de vache classique après 3 ans. Il est possible de substituer une partie des biberons de lait par des yaourts ou des fromages blancs.
Le meilleur moyen de protéger les seins lors du sevrage est de réduire très graduellement les tétées. Le corps a alors le temps de s’adapter à ce nouveau rythme, et la prolactine décline peu à peu jusqu’à entraîner l’arrêt définitif de l’allaitement.
Il n’est pas recommandé de tirer du lait lors du sevrage, car la succion produite va au contraire stimuler la montée de lait. Or, la production de lait maternel supérieure à la demande est un risque de mastite(16), une infection du sein douloureuse. En cas de tension dans les seins, voire d’engorgement, il est possible d’extraire un tout petit peu de lait à la main, puis de placer des compresses froides sur la poitrine afin d’atténuer l’inflammation.
Du côté des sous-vêtements, le mieux est de porter un soutien-gorge qui maintient la poitrine sans serrer. Il faut assurer la circulation sanguine tout en préservant le confort lorsque les seins s’alourdissent.
Le médecin peut prescrire un antidouleur au besoin, comme le paracétamol ou l’ibuprofène, qui aident à mieux gérer les douleurs dues au sevrage de l’allaitement. En cas de difficultés, de seins engorgés ou très douloureux, la mère devrait consulter rapidement une sage-femme ou un référent de santé afin d’être accompagnée tout au long du processus de sevrage.
L’utilisation d’un recueil-lait peut aussi permettre de soulager l’engorgement pendant le sevrage sans stimuler la production de lait.
Retrouvez ici toutes les questions fréquentes que se posent les mamans au sujet du sevrage de l’allaitement.
Cela dépend du type de traitement prescrit. Demandez toujours conseil à votre médecin ou pharmacien si vous devez prendre un médicament, en précisant que vous allaitez. Certains traitements disposent d’équivalents sans risque pour bébé. Le bénéfice du médicament par rapport à celui de l’allaitement doit également être considéré avec attention.
Tant que bébé se montre enclin à téter, il est possible de réinitier la lactation pendant ou après une période de sevrage. La succion du sein active la sécrétion d’ocytocine, une hormone qui favorise la production de lait maternel. Même après un sevrage de plusieurs semaines, voir de plus d’un mois, il est possible de recommencer à allaiter, notamment si vous avez tiré du lait au cours de cette période.
En l’absence de problématique particulière (terrain atopique, allergie aux protéines de lait de vache, reflux, etc.), votre enfant pourra être nourri avec une préparation de lait infantile adaptée à son âge, peu importe la marque. Si au contraire, votre bébé tolère mal le lait maternisé classique, vous pouvez essayer d’autres formules, en accord avec le médecin.
Attention : les boissons végétales, improprement appelées laits végétaux, ne sont pas adaptées aux bébés. La consommation de tels breuvages à la place du lait maternisé lors des premiers mois de vie peut induire de graves conséquences sur la santé de l’enfant comme un état de malnutrition ou de déshydratation(17).
Le sevrage graduel ou progressif consiste à sevrer bébé du sein en procédant à un rythme lent. Cette méthode favorise l’habituation de l’enfant au biberon ou à l’alimentation solide tout en évitant les engorgements qui résultent d’un sevrage trop rapide. La mère commence par retirer une tétée de la journée, éventuellement remplacée par un biberon, puis elle continue avec une autre tétée quand bébé s’est habitué, etc.
Il n’y a aucune contre-indication à continuer l’allaitement si vous voulez tomber enceinte. Toutefois, il faut savoir que les hormones de l’allaitement empêchent provisoirement le retour des règles. Si vous allaitez exclusivement bébé, vous ne connaitrez pas d’ovulation avant les 6 premiers mois de vie de l’enfant, voire beaucoup plus tard si les tétées restent rapprochées.
Le début d’une grossesse induit parfois une baisse de production lactée, en partie à cause de la fatigue que cela occasionne. Le goût du lait change également, ce qui peut conduire bébé à se sevrer lui-même du sein si les tétées ne lui offrent plus de satisfaction.
Le FIL est une protéine synthétisée naturellement(18) en même temps que les autres composants du lait maternel. Elle s’accumule peu à peu dans le sein, et contribue à freiner la production de lait au fur et à mesure que le sein se remplit. Cet inhibiteur rétroactif de la lactation intervient lors du sevrage, à condition que ce dernier soit progressif, en limitant petit à petit la sécrétion de lait maternel.
Dès les premiers jours de sevrage, le lait maternel se fait moins abondant. La disparition totale de la production lactée s’effectue lorsque l’enfant ne stimule plus ou quasiment plus le sein par la succion (et que vous ne tirez pas de lait non plus). Ce processus peut prendre de quelques jours à quelques semaines.
À savoir : si seulement l’un des deux seins n’est plus stimulé, il va cesser de produire du lait maternel, indépendamment de l’autre.
En dehors des cas de sevrage qui ont lieu directement après l’accouchement, pour lesquels le médecin prescrit parfois un inhibiteur de lactation, il n’est à priori pas nécessaire de prendre un médicament si vous réalisez un sevrage progressif.
Les antidouleurs comme l’ibuprofène ou le paracétamol peuvent aider à supporter l’inconfort causé par l’engorgement des seins. Demandez conseil à votre médecin ou à un professionnel de santé le cas échéant.
La durée du sevrage varie considérablement selon la progression respectée, l’âge de l’enfant et les contraintes de la mère. L’idéal est de prévoir au moins 4 semaines pour réaliser un sevrage confortable. Certaines mères conservent une ou deux tétées par jour pendant des mois, tandis que d’autres préfèrent mettre rapidement un terme à l’allaitement.
(1)Physiology, Prolactin : Mustafa Al-Chalabi; Autumn N. Bass; Ihsan Alsalman, 2023.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK507829/
(2)Factors influencing the reasons why mothers stop breastfeeding : Catherine R L Brown, Linda Dodds, Alexandra Legge, Janet Bryanton, Sonia Semenic, 2014.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25165836/
(3)Reasons for earlier than desired cessation of breastfeeding : Erika C Odom, Ruowei Li, Kelley S Scanlon, Cria G Perrine, Laurence Grummer-Strawn, 2013. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23420922/
(4)Nipple Pain in Breastfeeding Mothers: Incidence, Causes and Treatments : Jacqueline C Kent, Elizabeth Ashton, Catherine M Hardwick, Marnie K Rowan… , 2015.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26426034/
(5)Impact de l’hospitalisation d’un nourrisson sur la poursuite de l’allaitement maternel : enquête mères/soignants : P. Thibault, 2010. https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2010-3-page-50.htm#:~:text=
(6)Early interruption of breastfeeding. A qualitative study : Laura Cortés-Rúa, Gabriel J Díaz-Grávalos, 2019.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30638896/
(7)Infant sleep and night feeding patterns during later infancy: association with breastfeeding frequency, daytime complementary food intake, and infant weight : Amy Brown, Victoria Harries, 2015.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25973527/
(8)The possible role of human milk nucleotides as sleep inducers : Cristina L Sánchez, Javier Cubero, Javier Sánchez, Belén Chanclón, 2009. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19178785/
(9)Management of mastitis in breastfeeding women : Jeanne P Spencer, 2008.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18819238/
(10)Le rôle de l’ocytocine dans les comportements maternels de caregiving auprès de très jeunes enfants : Anne-Lise Saive, Nicole Guédeney, 2010. https://www.cairn.info/revue-devenir-2010-4-page-321.htm
(11)Les risques des médicaments pendant la période d’allaitement : Vidal, 2020.
https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/medicaments-grossesse/medicament-risques-allaitement.html
(12)Is breastfeeding an equipoise option in effectively treated HIV-infected mothers in a high-income setting? : Christian R. Kahlert, Karoline Aebi-Popp, Enos Bernasconi…, 2018.
https://smw.ch/index.php/smw/article/view/2497#:~:text=
(13)Timing of Introduction of Complementary Foods to US Infants, National Health and Nutrition Examination Survey 2009-2014 : Chloe M. Barrera, Heather C. Hamner, Cria G. Perrine, Kelley S. Scanlon, 2018.
https://www.jandonline.org/article/S2212-2672(17)31734-3/fulltext
(14)Prévention des allergies alimentaires par l’introduction précoce d’aliments : Elissa M. Abrams, Alexander G. Singer, Edmond S. Chan, 2019. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6741800/
(15)La diversification alimentaire : Ameli, 2021.
https://www.ameli.fr/seine-saint-denis/assure/sante/themes/alimentation-0-3-ans/debut-diversification-alimentaire#:~:text=
(16)Determinants of mastitis in women in the CASTLE study: a cohort study : Meabh Cullinane, Lisa H. Amir, Susan M. Donath, Suzanne M. Garland…, 2015. https://bmcprimcare.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12875-015-0396-5
(17)Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif aux risques liés à l’utilisation de boissons autres que le lait maternel et les substituts du lait maternel dans l’alimentation des nourrissons de la naissance à 1 an : ANSES, 2013. https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2011sa0261.pdf
(18)Allaitement maternel : l’insuffisance de lait est un mythe culturellement construit : Gisèle Gremmo-Féger, 2003.
https://www.cairn.info/revue-spirale-2003-3-page-45.htm
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